Proklamationen des Präsidenten der Republik
zum Staatsstreich vom 2. Dezember 1851

 

Décret
du 2 décembre 1851

Décret qui dissout l'Assemblée nationale et le conseil d'État, rétablit le suffrage universel, convoque le peuple français dans ses comices, et met en état de siège l'étendue de la 1ère division militaire
 

Dekret
vom 2. Dezember 1851

Dekret, womit die Nationalversammlung und der Staatsrat aufgelöst, das allgemeine Wahlrecht wieder eingeführt, das französische Volk zu den Urnen gerufen, und der Belagerungszustand im ersten Militärbezirk verhängt wird.

Le président de la République décrète :
 
Der Präsident der Republik dekretiert:
 

Article 1er. L’Assemblée nationale est dissoute.

 

Art. I. Die Nationalversammlung ist aufgelöst.

 

Article 2. Le suffrage universel est rétabli. La loi du 31 mai est abrogée.

Art. II. Das allgemeine Stimmrecht ist wiederhergestellt. Das Gesetz vom 31. Mai ist abgeschafft.

 

Article 3. Le peuple français est convoqué dans ses comices, à partir du 14 décembre jusqu’au 21 décembre suivant.

 

Art. III. Das französische Volk wird vom 14. - 21. d. M. in seine resp. Wahlkomitien berufen.

 

Article 4. L’état de siège est décrété dans l’étendue de la première division militaire.

 

Art. IV. Der Belagerungszustand ist im Umfang des ersten Militärbezirks dekretiert.

 

Article 5. Le conseil d’État est dissous.

 

Art. V. Der Staatsrat ist aufgelöst.

 

Article 6. Le ministre de l’intérieur est chargé de l’exécution du présent décret. Art. VI. Der Minister des Innern ist mit Vollziehung des gegenwärtigen Dekrets beauftragt.

 

     Fait au palais de l’Élysée, le 2 décembre 1851.

Signé Louis-Napoléon Bonaparte.

Contresigné par le ministre de l’intérieur,
De Morny.

    Gegeben im Palast des Elysée am 2. Dezember 1851

Louis Napoleon Bonaparte

Der Minister des Innern
de Morny
 

Quelle: wikisource.org
Bulletin des lois de la République Française, 1851, 2. Semester, Serie 10, Nr. 465, Seite 987
 

Quelle: Jäger, Moldenhauer, Auswahl wichtiger Aktenstücke, Verlag Oswald Seehaben 1893
 

 

Proclamation du président de la République au peuple
Appel au peuple

Proklamation des Präsidenten der Republik
Berufung an das Volk

 

FRANÇAIS !

La situation actuelle ne peut durer plus longtemps.

Chaque jour qui s’écoule aggrave les dangers du pays.

 

Franzosen !

Die gegenwärtige Lage kann nicht länger dauern.

Jeder Tag, der verstreicht, verschlimmert die Gefahren des Landes.

 

L’Assemblée qui devait être le plus ferme appui de l’ordre est devenue un foyer de complots. Le patriotisme de trois cents de ses membres n’a pu arrêter ses fatales tendances. Au lieu de faire des lois dans l’intérêt général, elle forge des armes pour la guerre civile ; elle attente aux pouvoirs que je tiens directement du Peuple ; elle encourage toutes les mauvaises passions ; elle compromet le repos de la France ; je l’ai dissoute, et je rends le Peuple entier juge entre elle et moi.

La Constitution, vous le savez, avait été faite dans le but d’affaiblir d’avance le pouvoir que vous alliez me confier. Six millions de suffrages furent une éclatante protestation contre elle, et cependant je l’ai fidèlement observée. Les provocations, les calomnies, les outrages m’ont trouvé impassible,. Mais aujourd’hui que le pacte fondamental n’est plus respecté de ceux-là mêmes qui l’invoquent sans cesse, et que les hommes qui ont perdu deux monarchies veulent me lier les mains, afin de renverser la République, mon devoir est de déjouer leurs perfides projets, de maintenir la République et de sauver le pays en invoquant le jugement solennel du seul souverain que je reconnaisse en France : le Peuple.

 

Die Versammlung, welche die festeste Stütze der Ordnung sein sollte, ist ein Herd von Komplotten geworden. Der Patriotismus von 300 ihrer Mitglieder hat ihre verderblichen Bestrebungen nicht aufhalten können. Anstatt im allgemeinen Interesse Gesetze zu machen, schmiedet sie Waffen zum Bürgerkriege. Sie tastet die Gewalt an, die ich direkt vom Volke habe, sie ermutigt alle bösen Leidenschaften, sie gefährdet die Ruhe Frankreichs. Ich habe sie aufgelöst und mache das ganze Volk zum Richter zwischen ihr und mir.

Die Verfassung ist, wie ihr wißt, in der Absicht gemacht worden, die Gewalten, die ihr mir übertragen wolltet, im voraus zu schwächen. 6 Millionen Stimmen waren eine eclatante Protestation gegen sie, und gleichwohl habe ich sie treu beobachtet. Die Herausforderungen, die Verleumdungen, die Beschimpfungen haben mich voll Ruhe gefunden. Aber heute, wo der Grundvertrag von denen selbst, die ihn ohne Unterlaß anrufen, nicht mehr respektieren wird, und wo die Menschen, die schon zwei Monarchieen zu Grunde gerichtet haben, mir die Hände binden wollen, um die Republik zu stürzen, ist es meine Pflicht, ihre treulosen Pläne zu vereiteln, die Republik aufrecht zu erhalten und das Land zu retten, indem ich den einzigen Souverän anrufe, den ich in Frankreich anerkenne: as Volk !

 

Je fais donc appel loyal à la nation tout entière, et je vous dis : Si vous voulez continuer cet état de malaise qui nous dégrade et compromet notre avenir, choisissez un autre à ma place, car je ne veux plus d’un pouvoir qui est impuissant à faire le bien, me rend responsable d’actes que je ne puis empêcher et m’enchaîne au gouvernail quand je vois le vaisseau courir vers l’abîme.

 

Ich erlasse daher eine aufrichtige Berufung an die gesamte Nation und sage euch: Wenn ihr diesen unglücklichen Zustand, der uns entwürdigt und unsere Zukunft gefährdet, fortdauern lassen wollt, so wählet einen anderen an meiner Statt; denn ich will nicht mehr, daß eine Gewalt, die ohnmächtig ist, das Gute zu thund, mich verantwortlich macht für Handlungen, die ich nicht verhindern kann, und mich ans Steuerruder anschmiedet, während ich das Schiff dem Abgrund zueilen sehe.

 

Si, au contraire, vous avez encore confiance en moi, donnez-moi les moyens d’accomplir la grande mission que je tiens de vous. Cette mission consiste à fermer l’ère des révolutions en satisfaisant les besoins légitimes du peuple et en le protégeant contre les passions subversives. Elle consiste surtout à créer des institutions qui survivent aux hommes et qui soient enfin des fondations sur lesquelles on puisse asseoir quelque chose de durable.

Persuadé que l’instabilité du pouvoir, que la prépondérance d’une seule Assemblée sont des causes permanentes de trouble et de discorde, je soumets à vos suffrages les bases fondamentales suivantes d’une Constitution que les Assemblées développeront plus tard :
1. Un chef responsable, nommé pour dix ans ;
2. Des ministres dépendant du pouvoir exécutif seul ;
3. Un conseil d’État formé des hommes les plus distingués, préparant les lois et en soutenant la discussion devant le Corps législatif ;
4. Un Corps législatif discutant et votant les lois, nommé par le suffrage universel, sans scrutin de liste qui fausse l’élection ;
5. Une seconde Assemblée formée de toutes les illustrations du pays, pouvoir pondérateur, gardien du pacte fondamental et des libertés publiques.

 

Wenn ihr aber Vertrauen in mich habt, so gebt mir die Mittel, die große Sendung zu vollbringen, die ihr mir übertragen habt. Diese Sendung besteht darin, die Epoche der Revolutionen durch Befriedigung der gerechten Bedürfnisse des Volkes und durch Beschützung derselben gegen die Umsturz-Leidenschaften zu beschließen. Sie besteht besonders darin, Einrichtungen zu schaffen, welche die Menschen überdauern und endlich Grundlagen bilden, auf die man etwas Haltbares bauen kann.

Überzeugt, daß die Wandelbarkeit der Regierung und das Übergewicht einer einzigen Versammlung permanente Ursachen von Unruhe und Zwietracht sind, unterwerfe ich eurer Zustimmung die folgenden Grundlagen einer Verfassung, welche die Kammern später ausführen werden:
1. Ein verantwortliches Staats-Oberhaupt auf 10 Jahre ernannt.
2. Minister, die von der Exekutiv-Gewalt allein abhängen.
3. Ein aus den ausgezeichnetesten Männern gebildeter Staatsrat, die Gesetze entwerfend und sie vor dem legislativen Körper diskutierend.
4. Ein legislativer Körper, die Gesetze diskutierend und votierend, durchs allgemeine Stimmrecht, aber ohne listenweises Scrutinium, das den Wahl-Grundsatz verletzt, ernannt.
5. Eine zweite Versammlung, aus allen hervorragenden Männern des Landes gebildet, eine vorwiegende Gewalt, die den grundvertrag und die öffentlichen Freiheiten schützt.

 

Ce système, créé par le premier consul au commencement du siècle, a déjà donné à la France le repos et la prospérité ; il les lui garantirait encore.

Telle est ma conviction profonde. Si vous la partagez, déclarez-le par vos suffrages. Si, au contraire, vous préférez un gouvernement sans force, monarchique ou républicain, emprunté à je ne sais quel passé ou à quel avenir chimérique, répondez négativement.

 

Dieses System, zu Anfang des Jahrhunderts durch den ersten Konsul geschaffen, hat schon Frankreich Ruhe und Wohlfahrt gegeben und würde sie ihm nochmals sichern, dies ist meine tiefe Überzeugung. Wenn ihr sie teilt, so erklärt es durch eure Zustimmung.

Wenn ihr aber eine kraftlose, monarchische oder republikanische Regierung vorzieht, die irgendwelcher Vergangenheit oder chimärischen Zukunft entnommen ist, so antwortet negativ.

 

Ainsi donc, pour la première fois depuis 1804, vous voterez en connaissance de cause, en sachant bien pour qui et pour quoi.

 

Zum ersten Mal also seit 1804 werdet ihr in voller Sachkenntnis, wohl wissend, für was und für wen, votieren.

 

Si je n’obtiens pas la majorité de vos suffrages, alors je provoquerai la réunion d’une nouvelle Assemblée, et je lui remettrai le mandat que j’ai reçu de vous.

Mais si vous croyez que la cause dont mon nom est le symbole, c’est-à-dire la France régénérée par la Révolution de 89 et organisée par l’Empereur, est toujours la vôtre, proclamez-le en consacrant les pouvoirs que je vous demande.

 

Wenn ich die Majorität eurer Stimmen nicht erhalte, dann werde ich das Zusammentreten einer neuen Versammlung veranlassen, und ihr das Mandat, das ich von euch erhalten habe, zustellen.

Wenn ihr aber glaubt, daß die Sache, deren Symbol mein Name ist, d. h. Frankreich, durch die Revolution von 1789 regeneriert und durch den Kaiser organisiert, noch immer die eure ist, so sprecht es aus, indem ihr die Gewalten anerkennt, die ich von euch verlange.

 

Alors la France et l’Europe seront préservées de l’anarchie, les obstacles s’aplaniront, les rivalités auront disparu, car tous respecteront, dans l’arrêt du Peuple, le décret de la Providence.

 

Dann werden Frankreich und Europa von der Anarchie gerettet sein, die Hindernisse werden sich ebnen. Nebenbuhlerschaft wird verschwunden sein; dem alle werden sich beugen vor der Entscheidung des Volkes - den Rechtsspruche der Fürsehung.

 

    Fait au palais de l’Élysée, le 2 décembre 1851.

Signé LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE.

    Gegeben im Palast des Elysée am 2. Dezember 1851.

Louis Napoleon Bonaparte
 

Quelle: wikisource.org
Bulletin des lois de la République Française, 1851, 2. Semester, Serie 10, Nr. 465, Seite 988
 

Quelle: Jäger, Moldenhauer, Auswahl wichtiger Aktenstücke, Verlag Oswald Seehaben 1893
 

 

Proclamation du président de la République à l'armée
Appel à l'armée

Proklamation des Präsidenten der Republik
an die Armee

 

SOLDATS !

Soyez fiers de votre mission ; vous sauverez la patrie, car je compte sur vous, non pour violer les lois, mais pour faire respecter la première loi du pays : la souveraineté nationale, dont je suis le légitime représentant.

Depuis longtemps vous souffriez comme moi des obstacles qui s’opposaient et au bien que je voulais faire et aux démonstrations de vos sympathies en ma faveur. Ces obstacles sont brisés. L’Assemblée a essayé d’attenter à l’autorité que je tiens de la nation entière, elle a cessé d’exister.

Je fais un loyal appel au Peuple et à l’armée et je leur dis : Ou donnez-moi les moyens d’assurer votre prospérité, ou choisissez un autre à ma place.

En 1830 comme en 1848, on vous a traités en vaincus. Après avoir flétri votre désintéressement héroïque, on a dédaigné de consulter vos sympathies et vos vœux, et cependant vous êtes l’élite de la nation.

Aujourd’hui, en ce moment solennel, je veux que l’armée fasse entendre sa voix.

Votez donc librement comme citoyens ;

mais comme soldats, n’oubliez pas que l’obéissance passive aux ordres du chef du gouvernement est le devoir rigoureux de l’armée, depuis le général jusqu’au soldat.

C’est à moi, responsable de mes actions devant le peuple et devant la postérité, de prendre les mesures qui me semblent indispensables pour le bien public.

Quant à vous, restez inébranlables dans les règles de la discipline et de l’honneur. Aidez, par votre attitude imposante, le pays à manifester sa volonté dans le calme et la réflexion. Soyez prêts à réprimer toute tentative contre le libre exercice de la souveraineté du peuple.

Soldats,

 je ne vous parle pas des souvenirs que mon nom rappelle. Ils sont gravés dans vos cœurs. Nous sommes unis par des liens indissolubles. Votre histoire est la mienne. Il y a entre nous, dans le passé, communauté de gloire et de malheur. Il y aura dans l’avenir communauté de sentiments et de résolutions pour le repos et la grandeur de la France.

 

Soldaten !

Seid stolz auf eure Sendung; ihr werdet das Vaterland retten, denn ich rechne auf euch, nicht um die Gesetze zu verletzen, sondern um das erste Gesetz des Landes, die National-Souveränität, deren legitimer Repräsentant ich bin, aufrecht zu erhalten.

Seit langer Zeit littet ihr, wie ich, durch euch sich entgegenstellende Hindernisse, welche das Gute hinderten, das ich wirken wollte und die Demonstrationen eurer Sympathieen zu meinen Gunsten hemmten. Diese Hindernisse sind hinweggeräumt. Die Versammlung hat versucht, meine Gewalt anzutasten, die ich von der ganzen Nation empfangen habe, sie hat aufgehört zu existieren.

Ich richte eine loyale Berufung an das Volk und die Armee, und ich sage ihr: gebt mir entweder die Mittel, eure Wahl zu sichern, oder wählt einen andern an meine Stelle.

1830 und 1848 hat man euch als Besiegte behandelt. Nachdem man eure heroische Uneigennützigkeit beschimpft, hat man eure Wünsche und eure Sympathieen nicht befragt, und doch seid ihr die Elite der Nation.

Heute in diesem feierlichen Augenblicke will ich, daß die Armee ihre Stimme hören läßt.

Stimmt daher frei als Bürger.

Vergeßt aber nicht als Soldaten, daß der passive Gehorsam gegen die Befehle des Chefs der Regierung die strange Pflicht der Armee ist, von dem General an bis zu dem Soldaten.

Es ist an mir, verantwortlich für meine Handlungen vor dem Volke und der Nachwelt Maßregeln zu nehmen, die mir unerläßlich für das öffentliche Wohl scheinen.

Was euch betrifft, bleibt unverändert in den Regeln der Disziplin und der Ehre. Helft durch eure imposante Haltung dem Lande seinen Willen in Ruhe und Überlegung kund thun. Seid bereit, jeden Versuch gegen die freie Ausübung der Volks-Souveränität zu unterdrücken.

Soldaten !

Ich spreche euch nicht von den Erinnerungen, die mein Name hervorruft. Sie sind in eure Herzen geschrieben. Wir sind vereinigt durch unauflösliche Bande. Eure Geschichte ist die meinige. Es giebt zwischen uns in der Zukunft Gemeinschaft der Gefühle und der Entschlossenheit für die Ruhe und Größe Frankreichs zwischen uns bestehen.

 

    Fait au palais de l’Élysée, le 2 décembre 1851.

Signé LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE.

 

    Gegeben im Palast des Elysée am 2. Dezember 1851.

Louis Napoleon Bonaparte

 

Quelle: wikisource.org
Bulletin des lois de la République Française, 1851, 2. Semester, Serie 10, Nr. 465, Seite 990
 

Quelle: Jäger, Moldenhauer, Auswahl wichtiger Aktenstücke, Verlag Oswald Seehaben 1893
 

 


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26. Dezember 2004
- 11. März 2017
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